Y'a des jours comme ça
Une autre visite à l'hôpital pour l'injection mensuelle de Synagis (anti-corps pour le VRS) avec les filles. Je hais ces rendez-vous. Je plains de tout coeur les parents à la santé mentale fragile, parce qu'il y a de quoi éprouver les plus coriaces! Non mais, sans blague, c'est horrible!
Habituellement, je note dans mon agenda (eh oui! Les MÈRES aussi ont un agenda! :P mdr!) les r.-v. des filles, mais ces derniers temps, comme les infirmières de la pédiatrie de jour, à l'hôpital, nous appellent la veille... j'ai fais relâche! (Et puis, les rendez-vous sont devenus plus rares -Dieu merci!- depuis que les filles ont passé 6 mois.) J'avais même pas la date en tête, quand hier, je reçois le coup de fil de l'infirmière. Gné.
Argh. La préparation mentale pour le r.-v. est déprimante, c'est vous dire. Penser qu'il faut être en mode «vitesse» le matin du jour J, qu'il va falloir les habiller, les mettre dans leur siège d'auto, les transporter (ces sièges-là -SANS BÉBÉ- pèse lourd, alors avec bébé, je peine (je suis pas en forme beurslack*!)), se rendre à l'hôpital, trouver un stationnement(!), trimbaler encore bébé jusqu'au 3e... et là, subir les infirmières.
Depuis une fameuse fois, avant les Fêtes, où nous avions attendu super longtemps parce que le pédiatre avait du retard, j'ai pris l'habitude d'appeler avant de partir. Ma question «nous sommes sur le point de partir, nous aimerions savoir s'il y a du retard ou si nous pouvons partir immédiatement s'il vous plaît?» est claire, il me semble?! Pourtant, encore une fois, nous avons attendu près de 35-40 min. avant que les filles reçoivent leurs injections.
À notre arrivée, les infirmières nous ont accueillis avec un joyeux «Vous pouvez venir immédiatement avec les filles, c'est à VOUS!». (Quelles hypocrites! Nous faire croire que ce sera rapide!) La pesée, c'est tout-nu, donc déshabille les filles, on les pèse, rhabille les filles (en laissant les jambes nues en vue des injections sur les cuisses)... et après? Ben après, c'est l'attente!
Pendant ce temps, les chères infirmières discutent des cas devant nous, pèsent d'autres enfants, mesurent, aujourd'hui Pierrette-face-de-boeu' a même fait une prise de sang devant nous. Aucune confidentialité. Aucune intimité. Et la Pierrette, je ne l'ai pas vu se laver les mains, ni porter des gants. Peu après avoir fait la prise de sang à un garçon, elle faisait l'injection aux filles. Imaginez-moi. Ouais. J'avais ma face «yeux méchants interrogateurs». Si je ne suis pas subtiles, elles, elles sont vraiment pas observatrices. Parce que la Pierrette-face-de-boeu' a même pas remarqué la mienne de face-de-boeu' !!
Pourquoi 35-40 minutes d'attente? Sont-elles si lentes les infirmières? Non. Pas rapides, mais elles attendent après la confirmation du «bon dosage» par le pédiatre de garde. La Docteure aujourd'hui avait du retard. Tiens donc! Argh. (Elle avait aussi une haleine de café déguisée par une faible odeur mentholée.)
Je vous l'ai déjà dit que les infirmières sont exceptionnellement niaiseuses, hein? Ben, je vous le redis. Ni-ai-seu-seeees. L'initiative ne fait pas partie de leur description de tâche, non plus que «clairvoyance» ni «empathie». La prochaine fois, je vais apporter un truc à manger super bruyant. Si elles me disent qu'il n'y a pas d'attente et que j'attends comme aujourd'hui, ben elles vont la subir l'attente elles aussi. Je vous en passe un papier!! Mouhouhaha! «Tu veux me faire patienter avec un bébé dans les bras pendant plus d'une demi-heure, ben check ben ça!» Moi aussi, j'ai une conception de «l'attente» bien spéciale! Ha Ha!
Une fois les injections données, faut encore patienter le temps règlementaire (en cas d'effets secondaires). Pierrette est partie dîner. (J'espère qu'elle n'a pas interprété mon sourire sincère de soulagement à son départ comme une marque de politesse...) -Zut!-
C'est Hélène qui est venue retirer les petits plasters (pansements) sur les cuisses des filles, tout en s'assurant qu'il n'y avait pas d'enflure. Matante va t'enlever ça, hein, ben ouuuiii, ... hon! tu penses que matante va encore te faire bobos, ben non, matante va pas te faire de bobos, faudrait juste pas que t'envale le plasters, hein?! Ça s'rait pas drôle ça!
? Un bébé qui a un pyjama à pattes, ou des pantalons... il me semble que c'est assez difficile qu'il les retire, qu'il réussisse à décoller le petit pansement et qu'il le porte à sa bouche. Non? C'est la première fois que je pensais à ça: la possibilité qu'un bébé puisse s'étouffer avec un petit pansement. Je pensais plutôt qu'on le retirais parce qu'il ne servait à rien, que la minuscule plaie devait respirer, que de laisser le plaster-là risquait de laisser une marque de colle sur la peau fragile de bébé... donc on l'enlève. C'est moi qui est niaiseuse?!
C'est vrai qu'elle disait ça à Oudini. Mais n'empêche. Sur le coup, je l'ai trouvé ridicule. Et encore. Connaissez-vous un bébé qui a porté à sa bouche un petit plaster rond?
Quand elle a retiré ceux de Clara, il y avait quelques gouttes de sang encore sur ses cuisses. L'infirmière les a essuyées avec un mouchoir en papier, en a disposé après... mais je ne l'ai pas vu se laver les mains.
C'est moi qui est parano ou il me semble que si tu touches à du sang sans être ganté, que tu travailles dans le milieu hospitalier, ben tu te laves les mains!! (Ça doit être à cause de ce genre de niaiseuses-là que la C Difficile se propage!)
Je sais, je suis pleine de préjugés.
***
Au moins, nous avions trouvé un stationnement rapidement, cette fois. Comme ça, D. était dans de meilleures dispositions. Parce que la dernière fois, j'avais eu droit à la panoplie des jurons du parfait bûcheron. Je savais pas qu'il y en avait autant des jurons. Dis donc! mdr!
Calme-toi D., calme-toi! Même si tu te fâches, y'en aura pas plus de stationnements!
Aujourd'hui, nous venions de quitter la maison et je l'ai regardé longuement et je lui ai dit: Tu dois te mettre dans un bon état d'esprit! (j'ai pas eu besoin de spécifier, il savait à quoi je faisais allusion) Sois zen mon amour!
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Comme je poussais de gros soupirs impatients en regardant l'horloge, en essayant d'amuser Charlie que j'avais dans les bras pendant l'interminable attente, il m'a regardé longuement, a inspiré et j'ai lu sur ses lèvres un «Zen. Sois ZEN.»
Ouais. Pfft! Je prends Pierrette et tu te charges d'Hélène?
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Oui. Les MÈRES aussi ont des pensées violentes.