Ça arrive

Des fois, les taures me courent après. (De leur bord de clôture, s'entend.) Quand ça t'arrive, tu te dis: «j'ai pas d'amis dans ma cambrousse, mais les vaches sont là».

C'est de l'ironie, hein.

Et quand un camionneur (la soixantaine, à moustache) arrête son gros camion benne à ta hauteur quand tu t'en vas au boulot, qu'il baisse sa vitre tout guilleret pour te demander si tu t'en vas travailler... et qu'il te dit: «Faut que je te dise que'que chose. Tu vas pas être contente ben-ben, mais je trouve que t'as un beau p'tit genre. Je connais pas ton nom, mais on va sûrement se revoir.»

(C'est-tu vraiment obligé qu'on se revoit?)

Là, tu te dis rien. (Trop stupéfaite?) 

Tu te tournes sincèrement vers le champ où paissent les taures et tu les implores du regard en leur demandant pardon d'avoir refuser leur demande d'amitié.

***

Je lance ma demande à l'univers: c'est-tu possible des fois de me faire complimenter par des hommes normaux? De mon âge (ou mettons + ou - 10 ans de différence)?

Parce que me faire faire les yeux doux par des hommes aux cheveux blancs, ou plus vieux que mon père (ou même de l'âge de mon père), ça me remonte pas le moral. C'est gentil, mais ça me boost pas l'estime. Pantoute.

C'est même légèrement déprimant.

J'inclus aussi les attardés dans le lot, hein. Qu'un attardé bave dans ma direction, c'est... gentil, mais sans plus. En fait, c'est même légèrement traumatisant. 

Comments

[Joelle]

Tu as de la chance que les taures accourent parce qu'ici, elles auraient plutôt tendance à fuir ! mdr ! Et pourtant, elles nous voient régulièrement ... elles devraient être habituées depuis ;) Et je comprends ta réaction à propos du compliment ... il pensait peut-être te ramener pour son fils et faire de toi sa belle-fille !