Read all day

Un petit commentaire de Chantal Guy dans la cyberpresse, la semaine passée, pour nous faire découvrir cette femme fascinante qui s'est imposée un défi des plus audacieux: celui de lire un livre par jour pendant un an, puis elle commente sur son blog le livre de la veille. Son blog s'appelle justement Read all day. Elle a une belle philosophie. Et si je n'étais pas si paresseuse (lire en anglais me demande une telle énergie!), j'aimerais passer en revue plusieurs de ses articles pour y puiser des suggestions de lecture.

Je trouve le défi franchement cool. 

Quel bonheur d'être en mesure de lire un roman par jour! Vous ne trouvez pas?

Belle-maman: - Elle ne doit que faire ça! 

Je suis tentée de dire la même chose. Mais, j'ai pourtant l'impression que cette femme mène de front tout le reste (enfant, ménage, vie de couple, alouette). (Je me console en croyant qu'elle demeure à la maison, au moins.) Elle doit lire très vite. Je vois que ça.

(N'empêche, ben, j'suis verte de jalousie.)

Dans mes trèèès bons jours, je lis 1 roman aux 2 jours. Et règle générale, c'est parce que le roman est écrit gros. Comme ce fut le cas de La morsure de la panthère. Bah oui. J'ai beau faire, depuis toutes ces années, je ne lis pas plus vite. Je lis moyenne 1 page/minute. Ce qui fait qu'un roman de 300 pages me prend environ 5 heures. Trouver 5 heures de temps libre par jour? Wah!

Ce n'est pas irréalisable, c'est juste que c'est un choix. Un choix d'employer 5 heures (sur environ 16) pour lire. Je ne travaille pas (du moins, je ne suis pas rémunérée). Je pourrais trouver 5 heures. Pas d'internet. Pas de télé. Facile, non?

Qu'est-ce que vous en pensez?

Quel fantasme!

***

Sur un tout autre sujet, on parle tellement du e-book ces temps-ci que j'ai envie de vous dire ce que j'en pense. J'en pense que je ne suis pas un bon public pour le livre électronique.

De 1° je n'aime pas lire à l'écran. 2° J'aime physiquement les livres. Je les trouve beaux. Je trouve qu'une maison sans bibliothèque ou sans livres qui traînent partout est d'une grande tristesse. 3° Je ne veux pas être dépendante d'une énergie autre que la mienne. Un e-book, c'est dépendant d'une pile. Ah, vous me direz, pour lire, ça prend un minimum de lumière. Oui. Et quel que soit le support, si vous voulez mon avis. Même si l'écran d'un e-book est rétroéclairé, je ne m'arracherais pas les yeux à le lire sans une autre source de lumière.

«T'aimerais pas ça pouvoir télécharger un livre que tu veux lire, tout de suite, sans te déplacer, sans attendre?»

Oui, c'est sûr. Mais ce qui est sûr aussi c'est que je l'imprimerais sûrement pour pouvoir le lire confortablement. Et que je trouverais ce tapuscrit fort laid, alors si j'ai aimé le livre, je voudrais l'avoir en vrai livre. Ça friserait le ridicule d'acheter en double. (Traîtez-moi de matérialiste, ça doit être vrai.)

Je concède que le livre numérique est fort pratique pour les grands voyageurs.

Mais c'est pas mal la seule utilité du e-book, si vous voulez mon avis.

Qui ça va intéresser, le e-book, je me demande?

Je ne connais aucun technophile qui soit lecteur.

Et puis, demeure un fait purement économique pour les gens à revenus très modestes comme moi: le bouquinage n'existera pas dans le monde virtuel. (Si on exclut le piratage.) À ce sujet, j'ai lu un article fort intéressant sur la crainte du piratage pour le livre numérique. Selon l'auteur, ce qui est inquiétant ce n'est pas tant le téléchargement illégal que le fait que le livre ne soit pas désiré au même titre que la musique et les films. En effet: « (...) moins de 1 % des titres disponibles légalement au format papier son accessibles de manière illégale, peu de nouveautés hormis quelques bestsellers qui se sont déjà largement rentabilisé : on est très loin de l’économie de l’échange de la musique ou du film qui eux s’engouffrent sur les nouveautés, concernent une grande majorité des titres et à des niveaux de téléchargement de plusieurs millions d’exemplaires…). Et encore, bien souvent, les livres ne sont en fait même pas échangés, faute de partageurs. À croire parfois que même si demain l’offre de livre numérique augmentait, la demande, elle, ne serait toujours pas au rendez-vous.»

Bref, à mon avis, les vrais lecteurs ne seront pas adeptes du e-book.

Et comme toujours, la véritable crainte c'est qu'il y a peu de vrais lecteurs.

Ça, je ne le comprendrai jamais: comment on peut ne pas aimer lire? 

Comments

[Joelle]

Super ton billet :) Tu viens de me faire découvrir le blog de cette lectrice acharnée ! Moi aussi, j'aimerais lire un livre par jour mais cela semble très difficile à faire !
Sinon, pour le e-book, je suis tout à fait d'accord avec toi :) Cela pourrait "peut-être" intéressant si les livres proposés étaient vraiment moins chers que des livres traditionnels mais ce n'est pas le cas !