L'exercice

Prenez un petit garçon (pas si petit) sensible et gentil. Ajoutez les grandes vacances. Soupoudrez de «je veux pas jouer avec toi» de la part de son ami. Son meilleur ami.

Résultat: Un petit garçon qui ne comprend pas pourquoi son ami ne veut pas jouer avec lui («il a dit ne veut pas! pas qu'il ne peut pas!», qui est triste et qui se traîne dans la maison comme une âme en peine.

- Pourquoi tu n'appelles pas Ariane?

- Ça me tente pas. (Évidemment, rien ne lui tente maintenant.)

Mon fils est bien élevé. S'il ne veut pas jouer avec un ami (ce qui est très improbable), je lui ai expliqué la façon polie (et gentille) de le faire. Même chose si par hasard il reçoit deux invitations en même temps, il sait comment s'en dépatouiller sans blesser ses camarades. À l'évidence, ses copains ne reçoivent pas la même éducation. Peut-être sont-ils moins sensibles aux refus, aussi? Ça se peut.

Mais bon, hein, c'est la vie. Et ce n'est pas un drame. J'ai profité de ces moments (parce que ça fait quelques fois que son ami lui fait le coup) pour lui expliquer que parfois, nos amis de 7 ans ne sont pas nos amis toute la vie et qu'il n'y a pas d'obligation d'être ami avec une personne qui nous fait de la peine. J'ai été d'une grande éloquence. (hem-hem)

Bref, tout ça pour vous mettre en contexte L'exercice.

Devant sa triste mine, et le refus de mes propositions d'activités pour le dérider, j'ai traîné fiston jusqu'à la table et j'ai pris un crayon et du papier.

J'ai inscrit sur papier toutes les activités faisables à la maison. Toutes celles auxquelles nous pensions. Au début, il répondait du bout des lèvres. À la fin, il était heureux. Ça va de «1. Faire du vélo. à 33. Jouer à un jeu de société (il en a nommé 14).» En passant par «9. Jouer aux Lego. et 25. Cuisiner avec maman.»

J'ai retranscrit la liste au propre sur une grande feuille verte et je l'ai affichée sur la porte de la salle de bain (en lieu et place de sa liste de tâches). Ainsi, il a sous les yeux toutes les activités qu'il peut faire... sans avoir besoin d'un ami.

C'est pas vrai qu'il n'y a rien à faire. (Et la liste est incomplète!)

Mon boulot à moi, en tant que maman, c'est de leur donner les outils en eux pour qu'ils soient bien avec eux-mêmes, qu'ils ne dépendent de personne, qu'ils soient inventifs, qu'ils cultivent leur imagination.

Ma récompense, je l'ai eue, avec son sourire retrouvé.

Et ce matin, pas de traces d'ennui, il s'est lancé dans «1. Faire du vélo.» avec une joie nouvelle.

Comments

[Joelle]

De mon côté, jouer aux Lego et lire battent toutes les activités haut la main et ce, malgré mon âge ;) Mais je me rappelle que ma phrase habituelle quand j'étais jeune était "je m'ennuie, je ne sais pas quoi faire" !!!! Maintenant, il n'y a pas assez d'heures dans une journée pour que je fasse tout ce que j'ai envie de faire :)