Raquette de nuit

Mon père essaie par toutes sortes de moyens de me faire sortir de la maison, ou plus précisément, de me faire faire de l'exercice. Hier après-midi, il était persuadé que j'allais sortir -enfin- dehors et faire de la raquette avec mes hommes. C'était sans compter une petite prise de bec avec D., toute petite et toute bête comme nous seuls avons le secret. Pfft.

De toute façon, les mamans ont toujours autre chose à faire. Et je me suis retrouvée à quatre pattes à laver le plancher de la cuisine tout crotté de brocoli, de carotte, morceau de fromage et autres substances non-identifiables. Rassurez-vous, les particules étaient minuscules tout de même, parce que le plus gros, nous le ramassons dès qu'il tombe. Gné. (C'est un cycle perpétuel, ça ne s'arrête jamais! Je pourrais laver le plancher tous les jours!) Au moins, je me console, le prélart est facile à laver et sa couleur bigarrée(!) m'empêche de virer folle comme c'était le cas à Longueuil, avec la nourriture lestée par le Petit! Pour cela, je félicite les anciens proprios: bon choix de couleur! Sans oublier que plein de gens se font prendre avec cette suberbe(!) imitation de tuile! Mdr! Moi-même, lorsque nous avons visité la maison la première fois, j'étais persuadée que c'en était.

Alors, raquette de nuit? Qu'est-ce? J'y viens, j'y viens!

C'est que mon papa est revenu à la charge, me proposant une petite randonnée en raquette, en soirée, à la lampe frontale. Je ne suis pas certaine s'il s'attendait réellement à ce que je dise oui! Mdr! Bien sûr, parce que je suis l'indulgence et la compassion incarnées, j'ai proposé que nous la fassions après que les filles soient couchées.

**Clap, clap, clap, clap!** Merci, merci, ce n'était rien.

Le Petit voulait venir à un moment, puis comme je montais me changer, il ne voulait plus. Quand je suis redescendue, D. l'habillait mais le pauvre dormait debout!

Pourtant, ce fut la crise de larmes: il voulait venir, il voulait rester avec moi, tout de suite... et devant mon refus de l'emmener, il me disait qu'il ne m'aimait plus. Bon. Il me l'a déjà fait, hein? Je suis restée inflexible, il a continué à me bouder.

***

Quelle belle randonnée! Le temps était doux, une pleine lune un peu voilée, mais c'était magnifique. Mon père avait «tapé la trail» la veille, elle faisait tout le tour du terrain. Passant dans notre champ en friche jusqu'au premier pont qui donne sur le petit boisé, montant ensuite la petite colline de l'autre côté du ruisseau où notre voisin empiète un peu sur nos terres, longeant un peu la nouvelle plantation, retour par le deuxième pont et traversant en ligne droite jusqu'au verger; puis, au bout du verger bifurquer vers la maison. Nous l'avons fait 3 fois. Et ce n'est pas moi qui ai demandé à rentrer! ;)

Avec la lune qui se reflètait sur la neige, le verger (comme tout le paysage) avait un aspect un peu surréaliste. Je me serais à peine étonnée de voir apparaître une meute de loups.

***

Ce matin, le vent infernal de la nuit avait balayé notre sentier...

Je ne sais pas lequel d'entre nous deux était le plus déçu.

Comments

[Joelle]

Cela devait être magique ! La neige, la nuit, je trouve que cela a un côté apaisant et avec la pleine lune, cela devait être encore plus beau ! A part que, vu que je n'ai jamais marché avec des raquettes, je suis sûre que j'aurais passé tout mon temps, le nez ou les fesses piqués dans la neige (déjà que je tombe pour un rien avec des chaussures normales ! mdr !)